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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 10:15

Avec une quarantaine de membres de l’UPTS, nous avons déjeuné dans un restaurant de Saint Denis. Il est situé dans ce que les Réunionnais appellent « le Carré d’Or ». Il s’agit d’un quartier qui a vu tripler la valeur de l’immobilier en quelques années. Ce restaurant se trouve à quelques pas de la cathédrale, dans la rue La Bourdonnais, une rue perpendiculaire à la Victoire (cette rue de la Victoire est dans le prolongement de la Rue de Paris), mais l’ entrée du local est à l’arrière.

St Denis 25 fev

                         longer l'église sur la gauche, prendre la 1ère rue à gauche, continuer tout droit...

restau La Bourdonnais Au  buffet froid, des plats très variés, joliment présentés : salade de zourites, verrines de poissons, jambon cru, charcuteries, ananas, achards de légumes… Pour les plats chauds, beaucoup de choix aussi : gratin de pâtes, riz safrané, rougail morue, agneau, porc à la chinoise. Et des pâtisseries succulentes dans un tourniquet réfrigéré pour le dessert : forêt noire, tarte aux pommes, mousses… et j’en passe. De quoi mettre l’eau  à la bouche ! Un restaurant, qui se passe certainement de pub, vu le monde qui s’y presse. Les bonnes adresses se communiquent vite !

  restau La Bourdonnais 2 restau La Bourdonnais 3

                    un cadre sympathique                                                                   une assiette du buffet froid

En attendant le bus devant la cathédrale, un natif de Saint Denis qui fait partie de notre association, m’a aussi appris que les bâtiments en face de ce lieu de culte étaient d’abord une maternité - dans laquelle il a vu le jour, voilà un demi-siècle - avant de devenir le collège -où il a traîné ses fonds de culotte -, puis la Fac de Lettres qu'il a fréquentée. J’ignore la vocation actuelle de ces bâtiments.

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 20:20

 Toujours avec l’UPTS, nous avons eu la chance de mieux connaître les arbres remarquables du Jardin d’Etat de St Denis.

arbres JE (2)Avant de scinder le groupe en deux, notre hôtesse, Mme Ribes, nous a fait un historique de la création du Jardin de l’Etat, qu’il serait trop long de faire ici

(un lien pour ceux que cela intéresse : http://www.cg974.fr/index.php/Le-Jardin-de-l-Etat.html)

A l’origine, le jardin qui se trouve dans le prolongement de la Rue de Paris (anciennement « Rue Royale » était une pépinière qui avait pour vocation de distribuer des espèces fruitières à toute la population. Dès 1817, Nicolas Bréon, jardinier en titre, rapportera de ses voyages des graines et des plants et poursuivra cette œuvre pendant 14 ans : badamier, arbre à pain, le letchi, cacaoyer…

Le Jardin de l’Etat et le Museum d’Histoire Naturelle ont vu très rapidement leurs destins liés. En 1863, on fait venir un conservateur, un préparateur, taxidermiste : Auguste Lanz. Ce personnage marquant est  l’ancêtre de Sonia Ribes, la conservatrice actuelle du musée.

 Après avoir subi la valse des tutelles, le Jardin et son musée font désormais partie de l’Education Nationale. Mais  par  convention entre Etat, Région et département, le bâtiment et ses collections dépendent désormais de la Région (sûrement suite à la loi sur la décentralisation). Mme Ribes  qui est conservateur d’Etat gère des collections dites « nationales » en 1991 et « départementales » dès 1992, mais pour prêter et acheter des collections, il faut qu’elle en réfère toujours à l’Etat.

arbres JE

Un guide nous a emmenés au pied d’un grand figuier, on le connaît sous le nom de banian arbre JE banian fruit(mot qui signifie « commerçant » en indien) les lianes qui s’enracinent, deviennent des troncs, on l’appelle aussi « multipliant » et « arbre à palabres ». On raconte même que l’armée d’Alexandre aurait bivouaqué à l’ombre d’un seul banian. C’est un arbre sacré : les racines viennent du ciel… Le fruit du banian a des similitude avec la figue.

  Les ficus se développent d’une façon extraordinaire comme ce ficus Nitida, aussi appelé arbre JE de l'intendant b« Arbre de l’Intendant », arbre au port très étalé, que l’on peut aussi voir devant la cathédrale de St Denis.  

L’appellation «intendant » lui a été  donnée en hommage à Pierre Poivre, grand botaniste originaire de Lyon, intendant le l’île de France, de Ile Maurice. Ce ficus a de très petites feuilles.

 

 

 

  Nous nous sommes attardés devant l'arbre « boulet de canon » (couroupita guianensi). C’est un arbre, originaire d Guyane,  qui peut atteindre 30 mètres. C’est son fruit qui a l’aspect du boulet de canon : une boule ronde, brune, lisse. Ses fleurs parfumées poussent le long du tronc. Nous avons ramassé deux ou trois de ces superbes fleurs tombées à terre et  nous les avons photographiées sous tous les angles.

  arbre JE boulet arbre JE boulet de canon

 arbre JE boulet de canon fleur 2 arbre JE canon fleur 1

arbre JE sandragon Le Sandragon, (pterocaptus indica) est l’arbre national des Philippines ; il a une sève collante de couleur rouge, d’où son nom « Sang de dragon ». On l’appelle aussi «  bois de corail dur «  et « narra ». Son fruit vole (ptero = ailes). Menacé, son exportation a été interdite aux Philippines en 1987.

 

  Arbre à saucisses (kigelia africana) ordre des bignoniacées. (voir article du 19 août 2009)

arbre JE à saucisses  arbre JE à saucisses mâle

A droite de cet arbre curieux, le bonnet de prêtre et son fruit si caractéristique qui ressemble effectivement à la coiffe du prêtre. Les fleurs quant à elles pourraient être confondues avec des pinceaux à poudre.

arbre JE bonnet de prêtre fruit arbre JE bonnet de prêtre fleur

 arbre JE canellier  arbre JE baobab

           Canellier                             baobab

arbre papillonArbre papillon (peltophorum pterocaptum), dont les fleurs jaunes font penser à des papillons. Il ressemble étrangement au flamboyant, mais ce n’en est pas !

Nous nous sommes encore arrêtés près des camphriers, des teks, de l'Acajou,un arbre très prisé pour son bois, mais aussi pour l’arsenic qu’il contient.

Nous n’avions qu’une demi-heure pour partir à la découverte de ces arbres remarquables, mais nous n’avons pas eu le temps de les voir tous. Un bon prétexte pour revenir au Jardin  d’Etat de St Denis.

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 22:10

 Avec l’U.P.T.S ( Université Pour Tous du Sud), nous avons vécu une journée très riche. Chantal Schaefer, la présidente,  nous avait concocté un programme de choix : visite du Conseil Régional, la découverte de l’exposition  « La Pérouse »  et la découverte des arbres remarquables au Jardin d’Etat, puis une réception à la Préfecture.

Nous avons commencé par visiter le matin  le Conseil Régional, qu’on connaît ici sous le nom de « Pyramide Inversée ». En fait, cette instance siège dans un bâtiment blanc  qui a effectivement une forme renversante.

conseil régional st Denis 

conseil régional st Denis (2) 

Après avoir franchi le barreau (portail) où veillaient quatre agents de sécurité, les 40 sudistes ont gravi les marches pour entrer dans cette imposante bâtisse. Nous avons été accueillis par M. Lorion, vice-président du Conseil Régional, et membre actif de l’UPTS, qui nous a d’abord invités à prendre une collation.

conseil regional (3)

conseil regional (4) conseil regional (5)

 Puis, il nous a demandé de monter au quatrième étage, soit par les 3 des 4 ascenseurs existants (le 4e accessible par un code est réservé au Président du Conseil de Région), soit par les escaliers en bois (en ébène et teck de Madagascar). La plupart d’entre nous ont préféré les marches en bois.

conseil regional (6)

Là, nous avons été guidés vers la cafétéria qui débouchait sur la terrasse. De là, on avait une vue magnifique sur les hauteurs de St Denis et sur la mosquée à la coupole de cuivre.

  conseil reg (2) conseil regional (8)

conseil reg (3)

Nous nous sommes étonnés de la présence d’un affreux bâtiment couvert de tags et  jouxtant la pyramide inversée. Et M. Lorion de nous expliquer qu’il s’agissait là d’un parking construit par une entreprise EDF en faillite, et qui a vu ses travaux arrêtés en raison du non-respect des plans initiaux. La région a donc racheté  ce bâtiment pour faire des parkings aux deux premiers étages et des bureaux aux étages supérieurs…

conseil regional (9)

Nous sommes retournés dans la fraîcheur bienfaisante de la pyramide, pour suivre notre guide dans la salle Daniel Pavageau (du nom du fondateur de la Semader, directeur de la Sodiac, directeur de l’Aménagement à la Région)

conseil regional (7) conseil regional (10)

Nous avons pris place autour de la table où siège chaque mardi matin, entre 9 heures et midi, la commission permanente composée de 27 élus. C’est ici qu’on prend toutes les décisions.

Deux autres salles accueillent des commissions sectorielles (économique, aménagement et développement durable, culture, enseignement…) Dans ces commissions, on peut décider ou non de présenter un dossier en commission permanente.

Nous avons rejoint l’hémicycle au 2e étage  réservé aux séances plénières, seules séances auxquelles la presse est conviée. Nous avons pris place dans cette rotonde, devant nos micros et nos chemises bleues remplies de feuilles vierges pour la prise de notes. Après le visionnement d’un film présentant les attributions du Conseil Régional et ses actions, quatre élus se sont succédé au micro. 4 à 5 réunions ont lieu par an, là tous les élus se retrouvent. Quand cela concerne des engagements financiers importants qui engagent sur plusieurs années, la décision est prise en séance plénière.conseil regional (11)

D’abord, M. Jean François Sita a parlé de la politique culturelle de l’île, et a évoqué les travaux de restauration au Musée du Volcan et au musée  Stella Matutina. Des questions ont fusé concernant le sort des petits musées et sites patrimoniaux à réhabiliter : notre interlocuteur a précisé que 150 sites attendaient cette réhabilitation. A la préoccupation des St Pierrois qui s'attristent de voir se dégarder le site de l'ancienne sucrerie de Pierrefonds, ils ont été rassurés en apprenant que  les bâtiments accueilleraient bientôt le Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien…

Un élu responsable de l’Education, à la Région depuis 1997, nous a dressé un bilan des actions duconseil reg Conseil Régional en matière d’éducation. Comme il avait d’autres obligations à la fin de son topo, nous n’avons pu lui poser de questions, mais il est clair que malgré les moyens injectés, les résultats sont peu reluisants : 11% d’une génération sortent du système éducatif sans qualification. Moins de 60% de bacheliers, en 2009. Et nous savons que compte-tenu de la situation économique actuelle, on essaye par tous les moyens « d’exporter » les jeunes soit vers la métropole, soit vers l’Australie, le Canada… tous ne peuvent trouver du travail sur l’île.  Quelques chiffres : 129 millions d’euros de budget pour l'Education. 48 lycées publics, 4 privés. En 2010 on compte 41000 lycéens, 17000 étudiants. La collectivité débourse 1300 euros par lycéen et par an.

conseil regional conseil regional (12)

Puis M. Fournel a évoqué le dossier de la Route du littoral et nous a expliqué que le matin même avait lieu une rencontre des élus du conseil et la mairie de St Denis pour signer une convention (entre la Cinor, la commune et la région) concernant les travaux à prévoir à l’entrée du chef-lieu. Une autre convention devrait être signée entre la région et la municipalité de la Possession. Puis il  a passé le relais à David, un spécialiste, qui maîtrisait parfaitement le dossier de la nouvelle route de la corniche. Cet expert nous a présenté un diaporama clair et détaillé exposant avec précision les études réalisées (carottage des fonds marins, sondage pressio-métriques, essais en laboratoire), évaluation des  impacts possibles de la houle, il a évoqué les options étudiées et les choix retenus : le système retenu serait un viaduc de 5 km dans l’océan de Saint Denis à la Grande Chaloupe, et de la Chaloupe à la Possession, ce serait de « la route sur digue ». Les travaux ne démarreraient pas avant  fin 2013 et dureraient 6 à 7ans. Le coût estimé est de 1, 6 milliards d’euros.

Un porte-parole de l’Aménagement nous a parlé du S.A.R (Schéma d’Aménagement de la Région) Les grandes orientations prennent en compte l’évolution de la population, la préservation des terres agricoles et des grands espaces naturels. Et l’option retenue est de « densifier » la population urbaine. On construira des maisons plus hautes au lieu d’étendre la surface pour la construction. 4 micro-régions vont ainsi être appelées à se développer. Chaque micro-région doit aussi définir sa politique de traitements de déchets…

conseil regional (2)

A l’issue de ces quatre exposés, nous avons quitté l’hémicycle, avec un nombre impressionnant d’informations (qu’il est impossible de rapporter ici de façon complète) et le sentiment que cette collectivité territoriale a des compétences non négligeables et une énorme responsabilité. Nous avons aussi été ravis de l’accueil qui nous a été réservé.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 21:31

Il paraît qu'il existe trois-cents espèces de grenouilles à Madagascar. Lors de notre séjour à Lokaro, nous avons eu le loisir d'en observer deux.

 

La première, découverte par hasard, recroquevillée dans des feuilles d'orchidées, était Lokaro grenouille verte 2minuscule. Sa couleur vert fluo était surprenante. Elle était là, immobile, se laissant photographier sous tous les angles. Vit-elle en osmose avec cette plante ? y trouve-t-elle de quoi s'abreuver ou simplement de quoi s'abriter ? Sûr que le site mériterait d'être classé et protégé ,ne serait-ce qu'en rasion de la présence de ces orchidées et de la faune qui s'y cache.

 

eLokaro grenouille verte

 

La deuxième était bien moins discrète, c'était après la pluie de la nuit : elle était avec trois congénères en train de croasser dans une flaque d'eau près du lavoir du village.

 

Lokaro grenouille bulles

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 08:02

 Cette semaine, j’ai eu l’occasion de découvrir le lieu de rendez-vous hebdomadaire des Anciens de Grands Bois. C'était au "Case" Centre culturel et social de la localité, dans les locaux de la mairie. 

Chaque mardi après-midi, quelque trente membres du «  club des Lataniers » se retrouvent dans deux salles. Certains font un loto quine, d’autres jouent aux dominos, d’autres encore sont là tout simplement pour bavarder sur la varangue.

dominos à Grands Bois

C’est à la table des joueurs de dominos que je me suis attardée avec Nicole, et tous ont accepté d’être photographiés et de nous livrer leurs expressions. L’un d’entre eux a expliqué que ces expressions pouvaient varier d’un village à l’autre : ainsi à Petite Ile, on n’utilise pas forcément les mêmes mots pour désigner les chiffres.

Voilà ce que j’ai appris sur les 6 chiffres et leur appellation locale :  quand on pose le chiffre 1, on l’appelle « ail », le 2 « baguettes (jazz)», le 3 « trèfle », le 4 « ulma ou catherine », le 5 « tintin », le 6 « ciseaux » et quand on pose un blanc, on dit « cassi ».

On peut s’interroger sur l’origine de ces appellations :  pour baguettes jazz, on voit bien qu’il s’agit de 2 baguettes ; le trèfle fait allusion aux trois feuilles ;  dans Catherine on entend le début de « quatre » ; dans le mot ciseaux, on retrouve la phonie « siz » ; pour cassi peut-être la déformation de « Blanche de Castille » ? Reste à creuser pour ail, tintin et ulma…

Un grand merci à cette charmante équipe qui nous a autorisées à nous immiscer dans son jeu et qui nous a fait partager son savoir.

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 19:23

L’association « Pêcheurs Golet » est en effervescence. Le pôle culturel de St Pierre « Valorisation du Patrimoine » (anciennement Les Portes du Sud) a annoncé un nombre  suffisant de participants à la journée : « Visite des Calbanons – initiation à la cuisine créole et repas ».

Nicole a battu le rappel des troupes et depuis mardi l'équipe est à pied d'oeuvre. Les organisatrices sont arrivées la veille du grand jour, le coffre rempli de provisions. Les tâches ont été distribuées : Jacqueline, Martine, Sarah, Laurence  coupaient les oignons verts, écrasaient l’ail, faisaient tremper les pois,  Jacqueline G pressait les citrons verts, Jacqueline D préparait le jus de tamarin… Il fallait rapporter des tables depuis la mairie vers les Calbanons, charge dont Nicole s’est fort bien acquittée...

  repas creole Rockel

Aujourd’hui jour J, mercredi 23 février,  pendant que les « touristes » visitaient les calbanons sous la conduite du conférencier Enis Rockel, les membres de l’association en tenue locale, coiffés de leur chapeau attendaient, rejoints par les anciennes Ginette et Renée, toujours fidèles au poste. Christine avait préparé  avec bonheur la décoration des tables.

 

repas créole Calbanons 1 repas créole Calbanons 0

Les invités sont entrés dans la cuisine où la présidente de « Tress’ek nous » et Renée leur ont montré comment préparer du boucané-bringelles, et où Jean –Paul a expliqué en joignant le geste à la parole, la préparation du rougail-morue.

atelier cuisine calbanons 0

Ensuite, tous les participants ont pu faire le tour des ateliers et mettre la main à la pâte.

Dans un des calbanons, Sarah et Christine ont initié les convives à la confection de bonbons-millet et bonbons –sésame ; dans le deuxième calbanon Martine et Marie-Pierre leur ont appris à confectionner de samoussas au thon, et tous se sont essayés au pliage de la pâte. Dans une autre pièce, Laurence leur a appris à faire des bonbons-piments.

atelier cuisine calbanons 1 atelier cuisine calbanons 2

                                              les ateliers

atelier cuisine calbanons 3 atelier cuisine calbanons 4

Puis, tous ont pris l’apéritif (jus de tamarin, jus de citron, jus de mangue, punch –goyave) et dégusté les bonbons-piments et les samoussas tout frais.

 repas créole Calbanons 2a repas créole calbanons apéritif 2

repas créole calbanons apéritif

 Chacun a pris son assiette pour être servi en riz, grain, rougail-morue et boucané-bringelles.

repas créole Calbanons 3 repas créole Calbanons 4

repas créole Calbanons 2

Une ambiance festive sous un soleil généreux, à l’ombre d’une pergola. L’occasion d’échanger sur les traditions, la langue créole, le passé et de faire connaissance avec des gens qui partagent tous la passion de la cuisine traditionnelle.

A l'issue du repas, à chaque participant l'association des Pêcheurs Golet a offert des porte-serviettes en vacoa tressé, et un dépliant des cinq recettes réalisées.  Grâce à une  organisation sans faille et au bénévolat de cette équipe dynamique très soudée, la journée était un succès !

Si le pôle culturel de St Pierre reconduit cette action, n'oubliez pas de vous inscrire ! 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 09:04

Quand on sait que 90% des enfants de la Réunion s’expriment en créole dans leurs familles, c’est dire le caractère vivant de cette langue.  Mais le créole n’est pas une langue fixée à l’écrit et vouloir la fixer relève du défi.

Tout simplement parce qu’il n’existe pas un seul créole. Un collègue tamponnais me confiait que son créole n’était pas celui de son fils, encore moins de son petit –fils (car chaque génération y ajoute ses mots ou en enlève) et il m’assurait que le créole du Tampon, n’était pas celui de St Pierre, encore moins celui de St Philippe ou de St André. Tous les créoles se comprennent mais il existe de nombreuses différences dans leur langage. Vouloir uniformiser la langue est irrationnel et même relève de l’autoritarisme. Comme je l’ai expliqué à Daniel Waro, poète, chansonnier, rencontré à l’Entre-Deux, et qui aimerait qu’on le considère comme un linguiste, on ne peut créer une méthode de créole sans léser certains parlers. Ainsi en Lorraine, dans la région où je suis née chaque village avait un parler francique différent et ne garder que les traces du parler d’un village pour l’ériger en vérité, c’était trahir les autres.

créole 2De toute façon pour comprendre les transcriptions du créole, comme celles de l’alsacien ou du lorrain francique, il faut lire le texte à voix haute. Alors pourquoi ne pas laisser le soin à chaque village de créer une banque sonore : suffit de mobiliser les jeunes et de les envoyer avec des enregistreurs sur le terrain, et à partir de là, chaque parler peut être reconnu et ne pas tomber dans l’oubli. Et là, les linguistes auraient de la matière pour écrire une multitude de petits ouvrages sur chaque spécificité locale.

 

 

Vouloir enseigner le créole à l’école primaire, c’est une bonne idée, à condition de selang kréol 2 contenter de l’oral les trois premières années, par le biais des contes, des jeux, des chansons. Pourquoi ? Si on veut fixer l’écrit créole, on va droit dans le mur. Parce qu’il y a  une variété incroyable de graphies pour le même mot. Quand on voit la transcription de Daniel Waro et celle d’autres Réunionnais, on voit bien qu’il n’y a pas d’harmonie.

Et l’écriture est déroutante. L’enfant doit avoir des repères et le laisser écrire n’importe comment, c’est ne pas lui rendre service : déjà sur les légendes des dessins, on voit bien que l’un écrit « in » pour l’article indéfini « un » et l’autre écrit « inn ». On croit progresser et donner des chances à l’enfant alors qu’on installe de la confusion dans la tête des petits.

créole

Comment lirait-on « dann » ? (je prononcerais «ann, or le créole nasalise le « a » et ajoute le n, comme les Marseillais) C’est la prononciation qui avait cours au Moyen-Age en France. Il faudrait ajouter un tilde sur le a (ãn). Pourquoi ne pas choisir tout simplement l’écriture phonétique officielle qui figure dans tous les dictionnaires ? et ce à partir du CM2 seulement pour éviter les confusions avec la langue française ? Si là-dessus on rajoute le langage texto, bonjour les chances de réussite aux examens, qui jusqu’à présent, sont bien en langue française.

 

créole 5

Quelques questions :

1) L'écriture phonétique  ici a été adoptée pour le "j", ce qui n'empêche qu'on prononce "z", pourquoi ?

2) l'article indéfini n'a pas été nasalisé pourquoi ?

3) Pourquoi l'enfant a -t-il ajouté le M de "Manmzèl" ? A-t-il eu des doutes ?

4) Pourquoi l'enfant a-t-il écrit "y apel Julie" et non "i apel Julie" ? alors que dans les proverbes ci-dessous, le pronom s'écrit 'i" ?

 5) Sous l'image de la "torti bon dië" pourquoi les trémas dans "moin la vü un torti bon dié" ? Et pourquoi orthographié "dië" dans le titre le mot devient -il "dié" dans la légende ?

créole 4

 Notre poète a essayé de me convaincre qu’il fallait écrire « ali » au lieu de « a li », « azot » au lieu d’ « a zot » en prétextant que le pronom remplaçait une personne. J’ai pu constater que dans ses convictions, il cherchait  l’originalité : ainsi, il écrit « nanmsin » au lieu de « lanmsin », ce que lui a fait remarquer Rose, une créole d’ici. On sait bien que le« gâteau ti-son » préparé à base de fécule de maïs, la majorité des Réunionnais l’appellent « lan-sim ». Il est vrai que la deuxième écriture possible est « namsin ». Et notre chansonnier a préféré garder « nanm » parce qu’on fait référence au fait de « manger, namn = manger ».

lang kréol (3)

Chers amis lorrains, du Bassin Houiller, que diriez-vous si «  la Fidderdier »  (porte d’entrée) de Folkling se faisait détrôner par la « Fillerdier » d’Alsting ? Si les « Wuazle » (carottes) étaient jetées au rebut au profit des « Moatte » ou des « Gelleriwe » ? Si la « Tach » de Forbach (sac) devenait la « Toch » de Sarreguemines ?

J’admire ceux et celles qui se battent pour défendre une langue. Je pense que le créole a encore beaucoup de beaux jours devant lui, et que rien pour l’heure ne le menace, vu  le pourcentage important de jeunes qui le parlent.

Que les linguistes, dignes de ce nom, restent humbles, honnêtes et surtout respectent la diversité de tous les parlers créoles !

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 19:38

Ce dimanche, alors que nous étions à  l’Entre-Deux, Carlou nous a proposé spontanément de manger chez lui. Avec son 4X4, il nous a emmenés à Bras Long à son domicile, impasse des Pêchers. Mais au lieu de pêchers, seulement des cases créoles et des jardins. Notre hôte habite un quartier très calme, très vert, avec vue sur les remparts du Dimitile. Il a fait construire des gîtes (deux bungalows et une piscine) pour accueillir les visiteurs.

Case Carlou

Sur la table de sa varangue, nous avons appris à préparer les "brèdes chouchous". Pas évident quand on n’est pas créole. Rose et Robert, qui étaient là aussi, mais qui avaient l’avantage d’être nés au pays,  nous ont montré comment procéder pour choisir les parties tendres, comestibles ; il fallait prendre les feuilles et les tiges qui cassaient net (si elles ne cassaient pas, fallait jeter !) on tirait dessus pour enlever les fils.

Puis dans la cuisine, après les avoir lavés, Carlou a fait cuire ces légumes : dans une cocotte, il a jeté les brèdes, Rose a ajouté de l’ail, du gingembre, du sel, un peu d’eau et le tour était joué. Il fallait surveiller la cuisson pour qu’elles n’attachent pas.

Case Carlou fricassée de brèdes Case Carlou fricassée de brèdes 2

Case Carlou 2

Depuis la terrasse, on pouvait voir autour de sa pelouse -qui sert souvent de terrain de pétanque- un pistachier, un citronnier, des bananiers, des longanis… Roseline, la maîtresse de maison, adore les orchidées à voir la quantité de bacs qui en contenaient.

Case Carlou Jardin

Nous avons bien mangé : riz, grains, poulet grillé, et fricassée de brèdes. Un repas improvisé dans une ambiance conviviale. Un accueil chaleureux !

Si vous connaissez des amis qui débarquent sur l’île et qui aimeraient faire un ti séjour sympa à l’Entre-Deux, chez un propriétaire avenant, une adresse à noter « LA CASE CARLOU ». J’ai promis à notre charmant hôte de lui faire de la publicité sur mon blog, alors voilà, c’est fait !

Lien avec le gîte :                                        

http://casecarlou.voila.net/page1/index.html

Case Carlou Bras Long

Après le repas, nous sommes rentrés à pied au Tampon. Nous avons rejoint le coeur de l'Entre-Deux par la rue principale du  quartier de Bras Long, une rue bordée de jolies cases créoles.

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 14:28

 Roseline, responsable de la bibliothèque de L'Entre Deux, avait invité Ti Yab et Tit Cafrine  à cette journée de la langue créole. Et ces derniers nous avaient demandé de nous joindre à eux.

 lang kréolNous sommes arrivés sur la place de la manifestation vers 11 heures. Je pensais qu’il y aurait davantage de monde, mais c’était dans la bibliothèque que la plupart des gens étaient installés.

 J’ai d'abord échangé quelques mots avec un musicien qui était en train de monter une corde en nylon sur son bobre. Il s’agit d’un instrument composé d’un bois de goyavier, d’une calebasse et d’une corde. Je lui ai demandé si les aigus étaient en haut ou en bas, il m’a dit que ce n’était que la position de la calebasse qui donnait la sonorité. En éloignant ou en rapprochant la calebasse du corps, on change le son de l’instrument.

 

 

lang kréol (3)Cela m’a permis de bavarder avec Daniel Waro, militant inconditionnel de l’apprentissage de la langue créole à l’école, conversation qui à elle seule vaut un article !

 

 

 

 

Puis, je suis entrée dans la bibliothèque où une conteuse racontait en créole l’histoire du volcan en faisant participer les enfants.

lang kréol (2)

La salle était remplie d’auditeurs de tous âges qui buvaient les paroles de la conteuse : elle savait captiver l’auditoire par son langage imagé, sa douceur et son sujet. Il s’agissait de « in séans kont » comprénez « une séance de contes ». Anne Cheynet, une autre conteuse a pris le relais, mais je ne suis pas restée parce que je voulais voir les autres stands.

lang kréol 2 (2) lang kréol 2

Il y avait là aussi « in stand pou bann lédision kréol » (K’A, Epsilon edition, Tikouti, Surya edition) avec des ouvrages illustrés pour enfants, des B.D, des contes, des textes de Leconte de Lisle…. J’ai fait un petit tour au stand de promotion de la langue créole où on essayait de convaincre les visiteurs de l’importance d’étudier le créole à l’école. Ce stand concernait « linformasion pou ésplik sak i fé dann lékol èk lévolision la lang ».  J'ai pris note des arguments pour développer l’enseignement de la langue créole, sans être réellement convaincue par tous… De jolis dessins d'enfants légendés en créole ont retenu mon attention. Je ne m’y suis pas attardée, craignant d'engager une conversation stérile.

J’estime que cette complémentarité est importante, mais fixer une langue n’est pas une mince affaire et on voit bien que les enfants déjà en difficulté en orthographe en CE2 risquent d’être encore plus perturbés par l’écriture phonétique (pas harmonisée d’ailleurs, parce que chacun y va de sa graphie) et je suis bien placée pour savoir que les mots mal fixés dans l’enfance, on a du mal à les corriger, quelle que soit la langue qu'on enseigne ! Si en plus du langage SMS, on les fait écrire dès les premières années de primaire en créole (en autorisant 4 graphies pour le même mot), c’est l’illettrisme garanti ! Cela n’a rien de sécurisant et risque de porter préjudice aux enfants.

 

Le stand qui m’a vraiment séduite était sans conteste celui où il fallait reconnaître des plantes locales à partir de définitions en créole, d’observations de planches, et de graines. Dominique, une animatrice, très compétente, maîtrisait parfaitement son sujet et savait faire partager sa passion.

 

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L’après-midi, nous sommes revenus sur la place où se tenait « in ronn kabar ». Au programme : Slam association Cœur de café, la mïzik ansanm A.Dijoux... Dans le kiosque à musique les groupes locaux jouaient et chantaient du maloya. Sur la place toujours peu de monde : des touristes écoutent puis passent, les plus jeunes préfèrent généralement sortir à la nuit tombée, ce qui explique peut-être cette désaffection.

 

 Une journée très instructive, avec des rencontres sympas de gens passionnés par leur langue et leur pays. Nous sommes contents d’avoir pu nous plonger ces quelques heures dans la culture et la langue créoles.

 

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 11:25

 En arrivant à L’Entre-Deux, depuis le sentier du Bras de la Plaine,  Ti Yab (encore lui !) attire mon benjoinattention sur un arbre pittoresque dans un jardin privé : un benjoin. Il me fait remarquer une blessure sur son tronc . Un morceau d’écorce avait été prélevé, vraisemblablement, me précise-t-il pour l’ajouter au rhum arrangé. Le benjoin est très utilisé dans la pharmacopée traditionnelle.

On reconnaît scientifiquement trois propriétés à cet arbre : diurétique, antibactérienne, traitement de l'hypertension artérielle.

On l'utilisait traditionnellement pour la sudation pour lutter contre les maladies dues au refroidissement ( bronchites, toux...), on peut faire infuser des feuilles de benjoin, les associer à la cannelle, au vetiver et à la verveine citronnelle. Dans l'ouvrage "Des Plantes et des hommes" de Pasqual Porcel (pages 222-223), on cite son efficacité contre les problèmes urinaires, contre l'hypertension artérielle, contre les maux de gorge (on conseille des gargarismes avec infusion de feuilles), contre la pleurésie , les diarrhées, les dysenteries, les dermatites...

benjoin 2Plus loin, sur notre gauche, un autre benjoin, d’une taille impressionnante. Quelle couronne splendide ! L'ombre de cet arbre planté le long des routes plaît aux piétons.

Avant la construction de la route de St Louis à La Rivière St Louis, des benjoins centenaires  bordaient la chaussée, mais pour l’élargir, il fallait sacrifier ces arbres.

La version que m’en a donnée Ti Yab est que les arbres étaient de toute façon condamnés car déjà très affaiblis, à cause, justement, des prélèvements d’écorce faits par les habitants des lieux.

Depuis quelque temps de jeunes benjoins ont remplacé les anciens sur cette même route. Tant mieux ! Et L'ONF en replante un peu partout. C'est d'ailleurs un excellent bois de construction, de charronnage, de menuiserie et d'ébénisterie.

Un message à faire passer absolument  : pour ne pas abîmer l'arbre, il faut préferer les feuilles et les tiges à l'écorce !

Son nom entre dans la toponymie de nombreux endroits de l'île, comme le Bras de Benjoin dans le Cirque de Cilaos, la Pente Benjoin aux Avirons...
Les semis de benjoin prennent bien . On peut en faire une plante d'appartement les deux premières années, puis le mettre au jardin, le tailler, lui donner une forme tabulaire. Le benjoin peut atteindre une hauteur de 20 à 30 mètres.

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